Billets qui ont 'Bond, James' comme nom propre.

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Partie sans téléphone, sans montre, sans livre.
Horaire de RER de week-end, un RER de supprimé, quarantes minutes d'attente.
Pas de livre, temps pur perdu.

Le soir, Bond se marie avec la demoiselle de Chapeau melon et bottes de cuir (Au service secret de sa Majesté, je crois). George Lazenby ressemble au San Antonio sur les couvertures des vieux San-Antonio. Je n'aime pas ce genre.

J'ai lu un peu autour des Bond tournés avec Daniel Craig. Il est stupide de vouloir à toute force expliquer qu'ils se passent "avant" les autres, à quoi bon, qui a besoin de ce genre de justification?
Les Bond sont la démonstration éclatante qu'un film nous montre autant l'époque où il est tourné que les scènes qu'il filme. Si aujourd'hui il n'y a plus de gadgets technologiques, c'est que nous avons tous tous les gadgets technologiques dont peut avoir besoin Bond: un iPhone remplacerait la photocopieuse de 1969 et le GPS la carte embarquée d' Opération Tonnerre. Dans le même mouvement, nous abandonnons le héros plastique genre "Ken de Barbie" pour quelqu'un qui a des sentiments qui en font à la fois la fragilité et l'intérêt: qu'est-ce que cela nous dit de notre époque?

Mercredi

Peu de choses à raconter. Commencé et laissé tomber un billet destiné à démontrer que la nationalisation, c'est le mal. Casino royal encore[1]. Une purée mousseline ratée (pas par moi), c'est vraiment mauvais mais c'est une source de rires inextinguibles.



Dans mon sac, le matin (je pensais passer à la bibliothèque Mouffetard, puis j'ai changé d'avis):

Platon,Le Banquet et Phèdre, GF 1964 (traduction E. Chambry)
Léo Strauss, Sur une nouvelle interprétation de la philosophie de Platon (à rendre rue Mouffetard)
Friedrich Nietzsche, Introduction à la lecture des dialogues de Platon (à rendre rue Mouffetard)
Yves Courrière, Sur la piste du lion (à rendre à la bibliothèque du CE)
Jean Barraqué, Debussy, (à rendre à la bibliothèque du CE)
Aglaïa, autour de Platon. Mélanges offerts à Monique Dixsaut (à rendre)

Le soir:

Platon,Le Banquet et Phèdre, GF 1964 (traduction E. Chambry)
Léo Strauss, Sur une nouvelle interprétation de la philosophie de Platon (parce que j'irai à Mouffetard vendredi)
Friedrich Nietzsche, Introduction à la lecture des dialogues de Platon (parce que j'irai à Mouffetard vendredi)
Jean-Marc Potdevin, Les mots ne peuvent dire ce que j'ai vu (rendu par Patrick)
Leonardo Sciascia, Actes relatifs à la mort de Raymond Roussel (offert par Patrick)
Aglaïa, autour de Platon. Mélanges offerts à Monique Dixsaut (je voulais le laisser au bureau en attendant de passer à la bibliothèque, mais j'ai prolongé le prêt à distance).

Notes

[1] Bond sort de l'eau comme Bo Derek Ursula Andress. La musique utilisée durant les scènes romantiques de la dernière partie vient d' Out Africa, ce qui pour moi court-circuite le film.

Dimanche

7h50 - Gel sur la voiture au point que je pense ne pas pouvoir partir (silicone sur les joints).

9h - L'analogie, que peut-on dire de Dieu, (peut-on en dire quelque chose?), la théologie négative.

13h - Un anniversaire, un après-midi de tarot. (J'ai gagné, mais il faut dire que les autres avaient des réflexes de joueurs de belote. Chez moi, le tarot, c'est comme l'allemand, dès que je m'y remets, certains réflexes reviennent.)

20h40 - Casino royale. Je deviens sentimentale en vieillissant, je vais finir par aimer les films avec de jolies jeunes femmes sur les poitrines puissantes des hommes amoureux. (Ou alors c'est la lecture du Banquet qui m'influence.)
(Badinage. James Bond badine.)

Skyfall

Un James Bond qui m'a beaucoup plu.
Normal, dit PZ, ce n'est pas un James Bond. Et effectivement, les Bourne sont passés par là, Skyfall est un film construit et non une suite de situations liées par un lien ténu. Recentrage sur les personnages, ce n'est plus le monde qu'on sauve, c'est M. qu'on juge. («Avez-vous médité sur vos péchés?») Mais toujours pour la gloire de l'Angleterre.

Un Bond psychanalytique et un méchant excellent.

Je veux voir Q à poil, je veux savoir si c'est un faux maigre.
(Et pour énerver James Bond (une colère toute intérieure), il suffit d'abîmer son Austin Martin.)

Le français a la cote, entre Looper qui commence en français (ou presque) et la mère de James Bond qui est française. Ça change d'il y a quelques années après la guerre d'Irak, quand le traître n'était plus allemand, mais français.

Tendance actuelle: les "vieux" n'ont pas envie de passer la main, ou tout au moins pas sans que la jeune génération rende hommage au travail accompli et reconnaisse que leurs méthodes ont/avaient parfois du bon.

Les DVD et cassettes de deux semaines de vacances

- Code Mercury
Un Bruce Willis. Film de la catégorie "pour repasser".

- Flicka

- Le fils de Flicka
délicieusement vieillot. Admirable dressage des chevaux, dressés à avoir l'air sauvage.

- Le grand blond avec une chaussure noire
Pas vu depuis vingt ans.
Indispensable pour apprendre aux jeunes générations l'origine de la robe de Cléopâtre dans Astérix et Cléopâtre.
De ce film, je gardais le souvenir du démontage des poupées russes. J'ai découvert quelques images fugaces de la Fnac en 1972.

- Le retour du grand blond
Bof.

- Cars
Il ne se passe strictement rien. C'est cousu de fil blanc. Quand je pense qu'on accuse les films Disney de mièvrerie… Les bonus sont bien.

- Nemo
Vu pour la n-ième fois. J'aime les tâches de rousseur de Doris. Je sais parler baleine.

- Massacre en dentelles
Intrigue inutilement compliquée qui me rappelle les livres d'Erle Stanley Gardner (collection Mystère). Venise en noir et blanc. Les robes, l'élégance des femmes. Les premiers dialogues d'Audiard. Nous avions vu cet été au cinéma Méfiez-vous des blondes.

- Looking for Richard
J'ai dû voir ce film trois fois à sa sortie (en dormant à des moments différents à chaque fois (pas parce que le film est mauvais, parce que j'étais très fatiguée!)), je l'ai offert quand il est paru en vidéo, je l'ai acheté quand il est paru en DVD, j'attends qu'il repasse au cinéma. Depuis ce film je considère Al Pacino comme le plus grand. J'aimerais le voir jouer au théâtre.
Ce film se donne pour but de décomplexer les Américains face à Shakespeare. Quand je le regarde, je m'étonne toujours que les gens aient autant besoin de tout comprendre: il y a beaucoup de mots, de vers, que je ne comprends pas dans la traduction de Richard III (je ne connais pas le contexte historique), mais cela ne me dérange pas. Je songe au cours de Compagnon sur la désorientation: il est paradoxal qu'un lecteur aguerri ne s'inquiète pas une seconde de ne pas comprendre un texte, ou de ne pas tout comprendre d'un texte à la première lecture, tandis qu'un lecteur novice s'imaginera aussitôt qu'il n'est pas capable de lire un texte "aussi difficile" et abandonnera la lecture, sans penser qu'il lui suffit d'être patient et de continuer.
Je me souviens que tous les Club des cinq commençaient de façon abrupte. On n'y comprenait rien. On apprenait la confiance.
Ce film est un montage passionnant sur le travail des acteurs. Il est drôle de les voir s'enflammer pour leur personnage, pour défendre leur vision de leur personnage et obtenir de le jouer comme ils le souhaitent.

- Dangereusement vôtre
Décidément James Bond m'ennuie. Le méchant ressemble à l'acteur qui joue Malfoy.

- Z
Interdire Sophocle en Grèce au XXe siècle me paraît le plus bel hommage qui soit à la tragédie antique.

- Trainspotting
J'avais beaucoup aimé Petits meurtres entre amis, je n'ai pas raté Trainspotting tourné par la même équipe. J'aime énormément l'humour de ce film sur la drogue. Tous les personnages sont shootés à quelque chose, à la bagarre, à la bière, au tabac, à l'héroïne. J'aime la voix off, l'accent anglais/écossais, le vocabulaire.
J'aime surtout Erwan MacGregor. Je crois que c'est à cause de Trainspotting que je l'ai aimé dans La Guerre des étoiles épisode 1 : les deux films sont si différents, et il a l'air si heureux de tourner dans La Guerre des étoiles. Durant tout le film son sourire proclame: « Regardez, j'y crois pas, je joue dans La Guerre des étoiles ». C'est sans doute une très mauvaise idée de la part d'un acteur, mais ça me fait rire. J'aime les gens heureux.

- L'arme à gauche
Claude Sautet 1964. Lino Ventura. Il ne se passe rien. Une atmosphère à la Joseph Conrad. De belles images de voilier à contre-jour. Une bande-son impressionnante: très peu de musique, pratiquement que du bruitage "naturel". Très dépouillé. Voix trop lente, mal assurée, inhabituelle, de Lino Ventura.

- La Nuit des généraux
Je demeure persuadée qu'on redécouvrira Joseph Kessel (qui signe l'adaptation du scénario avec Paul Dehn) dans vingt ou trente ans.
Philippe Noiret en 1966, d'une grande élégance.
J'apprécie toujours aussi peu Peter O'Toole, terriblement artificiel. (Est-ce dû au DVD? Le maquillage des acteurs se voient trop, c'est gênant.)
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